PREMIÈRE LIGNE
Dernière mise à jour : 20 mai 2020
Par ces temps de confinement et de pandémie, mes pensées vont vers ceux qui sont en première ligne, ceux qui ont le sens du devoir, ceux qui sont essentiels pour sauver des vies et nous aider à vivre correctement... Les mêmes qui sont souvent oubliés par ceux qui détiennent le pouvoir, parfois même attaqués. Attaqués et frappés parce qu'ils manifestent. Ils manifestent non pas pour leurs propres personnes mais pour avoir des conditions d'exercice de leur métier dignes et nécessaires à la vie des autres. Je parle ici des infirmier(ère)s, des médecins, des pharmacien(ne)s mais aussi les caissier(ère)s, les routier(ère)s, les éducateur(trice)s, les auxiliaires de vie... la liste est longue et n'est pas exhaustive.

Illustration à partir du texte : Valou Tchao
Alors je ne peux pas aider vraiment... Juste leur dire mon soutien et ma reconnaissance à travers ces quelques mots... Et essayer de faire en sorte que le message se propage...
PREMIÈRE LIGNE
ils nous ont dit « c’est la guerre »
et envoyées en première ligne
les infirmières et les caissières
sans stratégie ça c’est indigne
même le plus con des militaires
aurait pensé à faire un signe
avant de penser à sa carrière
à celui ou à celle qu’il désigne
tu fais le beau derrière ton pupitre
nettoyé par ceux qui portent le devoir
regarde toi tu n’es qu’un pitre
aveuglé par ton petit pouvoir
j’en ai fini pour ce chapitre
peu de temps à donner aux couards
après la crise j’aurai un titre
à te proposer « au revoir »
mon peu de temps je te le donne
à toi qui sais porter l’espoir
en espérant que mes mots résonnent
dans ce tunnel qui est bien noir
tu es bien bon tu es bien bonne
toi qui as le sens du devoir
et jamais tu n’en fais des tonnes
sourire aux lèvres être sans gloire
j’ai le blues pour ces blouses blanches
elles qui font tout pour sauver des vies
sur le pont du lundi au dimanche
laissant de côté familles et envies
à devoir faire presque la manche
alors qu’on sucre leurs crédits
il n’y a plus de lits plus que des planches
à l’hôpital qu’importe toi tu guéris
je pense à toi derrière ta caisse
toi qu’on remplace par des machines
sur ton dos les gros s’engraissent
mais tu encaisses et restes digne
ils se défilent et ils te laissent
pourvu que tourne la machine
ton pouvoir d’achat est en baisse
on te protège avec une barrière infime
éducateurs éducatrices
vous qui donnez votre temps aux gens
soignez les plaies les cicatrices
êtes oubliés par les géants
oubliée la société protectrice
vous vous nous coutez de l’argent
faites les entrer dans la matrice
pour cela vous n’avez même pas de gants
une pensée pour ces pauvres flics
eux si assujettis au pouvoir
ils cassent les couilles ça c’est un tic
mais combien resteront pour voir
ce que diront les politiques
à la sortie de ce couloir
vouloir faire régner l’ordre public
sans même un masque c’est dérisoire
on les envoie en première ligne
bien derrière restent les planqués
aucune vision ça c’est indigne
de celui qui veut nous diriger
on nous envoie en première ligne
bien derrière restent les planqués
qu’il repense à la mort du cygne
il finira par s’écraser…
Pour m'aider à propager ce message, différents artistes interprètent dans leur style ce texte... Un grand merci à eux !!
Véro, Phil, Isaac et Bahati
Boumako
Rem's, Mat et Pop's
Ma Lo
Keza
Moax
Lise Streicher
Poeshit
Remsmove
Cédric Laroche (Théâtre du Paradoxe)
HuMMM (MM Meulien et JP Fernandes)
Greg Saïd Hourchmi
Julien Bertrand
Eva Mifsud et Tomly
Dom
Florian Koan et Cléman Aubin
Et en écho à mon petit texte, celui-ci...
Ladamdubec Basille
Sur le pas de la porte
Pas grand chose, pas d'estime
Guère de considérations, guerre il semblerait
Le pass poil liseré cousu sur l'uniforme
Pour un signe distinctif, mépris
Passeport en poche, exigé par les autorités
Autoritaires, décisionnaires, foutaises
En première ligne, ligoté, largué
Privation, procrastination, addiction
Alcool, tabac, substances, connexions
Services en lignes, libre-service
Ne pas franchir la ligne, conduite absolue
Punition, être un trait continu, exiguë
Confiné, lignifié, captivité
Au combat, banque en ligne, mains crochues
En direct avec sa lignée, descendants
Rappel à nous la famille, importance
Le grand patron de cette France
Premier comédien, jouant son premier rôle
Le contrôle, peuple apeuré, épuisé, submergé
Va bosser toi infirmier, éboueur, pompier,
Caissier, tout corps de métiers, va, va donc
Sans protection, il faut s'expliquer, s'exécuter
A vos ordres, premier ministre, président
Le revers de la médaille arrivera
Pas envie de contravention
Dans la vie la roue tourne
Comme toi, nous, vous
Nous tournons, le réveil sera violent
Un monde meilleur nous attends
Gardons espoir La première ligne c'est toi...
Liberté, égalité, fraternité à revoir
Attendons plus tard...
Que cette page d'histoire reste en mémoire...
Isaac

Bahati
